L’agriculture biologique, c’est quoi exactement ?
Si l’on prend la définition de l’agriculture biologique donnée par l’INSEE, on comprend que :
L’agriculture biologique est un procédé de production agricole excluant l’emploi de substances de synthèse comme les pesticides, les engrais de synthèse, et l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM).
L’agriculture biologique est donc une méthode de culture naturelle qui évite l’usage des produits chimiques de synthèse, comme les médicaments ou les pesticides. Elle repose sur des pratiques écologiques traditionnelles, telles que la rotation des cultures, le compostage et la lutte biologique, afin de préserver la santé des sols, des plantes et des consommateurs.
Histoire de l’émergence de l’agriculture biologique
Avant la seconde guerre mondiale, la question de l’agriculture biologique ne se posait pas. Après la guerre, le besoin de produire plus de nourriture pour une population croissante a encouragé l’utilisation d’engrais chimiques et de machines agricoles pour améliorer les rendements. Les progrès scientifiques et technologiques, les infrastructures de transport modernes, et les politiques de soutien agricole ont également renforcé le développement de l’agriculture conventionnelle.
L’agriculture biologique émerge quelques années après la guerre en réaction à ces intensifications agricoles d’après-guerre. Plusieurs scientifiques commencent à réfléchir à des méthodes de production biologique notamment le botaniste suisse Hans Müller. Fils d’agriculteur, il a consacré ses recherches à l’agriculture en connaissant les difficultés rencontrées par les petits agriculteurs suite à la révolution industrielle. Il cherche à les aider en limitant les intrants industriels dans les fermes, en développant la qualité des produits, en ciblant des types de cultures ou encore en promouvant l’accès au marché pour les plus petits producteurs. L’agriculture biologique entre dans sa démarche sous le terme d’agriculture organo-biologique.
On peut aussi évoquer les britanniques Lady Eve Balfour et Albert Howard qui ont posé les bases scientifiques de l’agriculture biologique à travers plusieurs expérimentations. La première s’est intéressée aux alternatives à l’agriculture chimique et a établi les premières comparaisons scientifiques entre l’agriculture chimique et biologique. Ses conclusions ont fait l’objet d’un livre intitulé Le sol vivant dans lequel Eve Balfour détaille les liens entre la culture sur un sol sain, l’agriculture biologique et la santé humaine. Albert Howard, agriculteur et botaniste, a analysé les méthodes de productions indiennes qui tenaient compte des rythmes et des cycles de la nature. Ces méthodes sont basées sur des coutumes religieuses et préservent la santé du sol. Les agriculteurs indiens utilisaient notamment les matières organiques et végétales comme compost pour fertiliser les sols annuellement.
En France, l’intérêt pour l’agriculture biologique est un peu plus tardif. Il faut attendre les années 1960 pour voir la création des premières associations de producteurs bio, et à l’écriture de premiers cahiers des charges définissant la pratique. C’est en 1981 que l’agriculture biologique est officiellement reconnue en France. Le label AB (agriculture biologique) est créé en 1985. Au niveau européen, il faut patienter jusqu’en 1991 pour que l’agriculture biologique soit définie par un règlement officiel dont l’objectif était d’harmoniser les pratiques des différents pays européens. Au cours des années 1990, plusieurs crises agricoles et alimentaires surgissent entraînant une prise de conscience des potentiels dangers de l’agriculture chimique. Les changements environnementaux sont aussi au cœur de l’actualité. Ces faits successifs ont promu l’agriculture biologique et accéléré son développement.
Pourquoi l’agriculture biologique se distingue-t-elle de l’agriculture conventionnelle ?
L’agriculture biologique limite l’utilisation de produits chimiques et privilégie des pratiques respectueuses de l’environnement, comme les engrais organiques et la biodiversité des cultures. En revanche, l’agriculture conventionnelle, développée après la Seconde Guerre mondiale, utilise des engrais chimiques, des pesticides et des techniques modernes pour maximiser les rendements et répondre à une demande mondiale croissante.
Principes fondamentaux de l’agriculture biologique
En tant qu’agriculture moderne et évolutive, l’agriculture biologique utilise des méthodes réfléchies de production. Les pratiques visent à améliorer et à préserver les équilibres naturels et les systèmes complémentaires entre les sols, la faune et la flore.
Maîtrise de la fertilité des sols sur le long terme
Lorsqu’on se qualifie « producteur en agriculture biologique », on cherche à développer non seulement l’organisme cultivé, mais aussi les êtres vivants qui l’entourent. Les agriculteurs disposent de matières organiques qui vont alimenter les sols : végétaux broyés, fumiers, lisiers, compost, etc. La gestion de la fertilité des sols s’appuie aussi sur des plantations à enracinement profond pour limiter le tassement et l’érosion.
Rotations des cultures
L’agriculteur met en place des rotations de culture pour augmenter la fertilité des sols et leurs activités biologiques. Il établit un schéma de rotation entre ses parcelles. Il peut aussi effectuer des associations de cultures se valorisant entre elles.
La prévention
Dans le domaine des maladies et des nuisibles aux cultures et aux élevages, on priorise la prévention à la curation. On choisit de prévenir les risques afin de les limiter. Pour cela, de nombreuses actions peuvent être mises en place : rotations des cultures, fertilisation des sols, utilisation d’animaux pour désherber, plantation de variétés végétales particulières, etc. L’agriculteur dispose de moyens naturels pour limiter les maladies sur ces plantations ou élevages.
L’alimentation bio
Dans le cas de l’élevage, les animaux sont nourris avec des aliments issus de l’agriculture biologique. Ils doivent répondre à leurs besoins nutritifs et énergétiques. L’intérêt est de favoriser les exploitations dans le tout-bio. Ainsi, elles exploitent biologiquement leurs terres qui alimentent l’élevage en nourriture bio. Tout est, si possible, réalisé sur une même exploitation agricole.
Le lien au sol
L’alimentation d’un élevage d’animaux provient de l’exploitation selon un pourcentage déterminé par le cahier des charges. Lorsque cela n’est pas possible, le producteur doit se procurer la matière auprès d’exploitations proches. La coopération entre les exploitants agricoles est primordiale pour que la réussite soit là.
Avantages et inconvénients de l’agriculture biologique
Quels sont les avantages de l’agriculture biologique ?
L’agriculture biologique préserve la qualité des sols et des nappes phréatiques, réduit l’exposition aux produits chimiques pour les agriculteurs et les consommateurs, et favorise la biodiversité. Elle est souvent associée aux circuits courts, permettant une meilleure traçabilité des produits alimentaires.
Quels sont les inconvénients de l’agriculture biologique ?
L’agriculture biologique offre des rendements plus faibles, car elle exclut les engrais chimiques, et elle demande plus de main-d’œuvre. Cela entraîne des coûts de production plus élevés, répercutés sur le prix des produits en magasin, ce qui peut la rendre moins accessible aux consommateurs.
Pourquoi l’agriculture conventionnelle s’est-elle imposée après la guerre ?
Quels impacts, l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle, ont-elles sur l’environnement ?
L’agriculture biologique a-t-elle un impact positif sur l’environnement ?
Oui, l’agriculture biologique aide à réduire la pollution des sols et des eaux en limitant les produits chimiques, et elle favorise la santé de l’écosystème agricole. En préservant la fertilité des sols et en utilisant des méthodes naturelles, elle offre une alternative durable aux pratiques conventionnelles.
Qu’en est-il de l’impact de l’agriculture conventionnelle ?
L’agriculture conventionnelle est associée à des impacts environnementaux comme la pollution des nappes phréatiques, la dégradation des sols et la réduction de la biodiversité. L’usage intensif de produits chimiques et les monocultures peuvent affaiblir la résilience des sols et des écosystèmes.
Pourquoi les produits issus de l’agriculture biologique sont-ils souvent plus chers ?
L’agriculture biologique nécessite plus de mains-d’œuvre et des techniques spécifiques pour entretenir les cultures sans produits chimiques. Ces coûts supplémentaires se reflètent dans le prix final des produits bio, souvent plus élevé que celui des produits conventionnels. Cela peut être un frein pour certains consommateurs, mais cela reflète une démarche plus respectueuse de l’environnement et de la santé.
L’agriculture biologique peut-elle répondre à la demande alimentaire mondiale ?
L’agriculture biologique produit généralement moins que l’agriculture conventionnelle, en raison de l’absence d’engrais chimiques et des limites naturelles de rendement. Toutefois, les défenseurs de l’agriculture biologique soulignent que, combinée à une meilleure gestion des ressources et à une réduction du gaspillage alimentaire, elle pourrait contribuer à une alimentation plus durable pour la planète.
Quels sont les bénéfices de l’agriculture biologique pour la santé et l’environnement ?
L’agriculture biologique réduit les risques liés aux pesticides pour les agriculteurs et les consommateurs, et favorise des produits plus naturels. Elle préserve également la biodiversité des sols et minimise la pollution, offrant une alternative pour ceux qui recherchent une alimentation plus saine et respectueuse de la nature.
Dans un prochain article, je partagerai mon expérience et mes choix en matière d’agriculture biologique au domaine, et comment elle influence mes pratiques agricoles.